Le raku est le résultat d'une technique d'émaillage d'origine coréenne qui s'est développée dans le Japon du XVIe siècle. Il est lié essentiellement à la fabrication de bols pour la cérémonie du thé. On utilise un grès chamotté plus solide car les pièces doivent résister à de forts écarts de température.
La technique du raku est un procédé de cuisson. Les pièces incandescentes peuvent être enfumées, trempées dans l'eau, brûlées ou laissées à l'air libre. Elles subissent un choc thermique important et, dans tous les cas, expriment sous ces contraintes l'histoire de la terre, du feu et de l'eau. Cette technique de fabrication en cuisson rapide, renvoyant à des notions de joie, d'aisance et de bonheur, fut découverte en Corée puis développée au Japon dans le milieu du XVIe siècle. Le mot raku vient d'un idéogramme gravé sur un sceau d'or qui fût offert en 1598 par Taiko, maître servant de la cérémonie du thé. L'implication des potiers dans le raku fait souvent écho à sa philosophie, à ses racines et à son sens culturel. La multitude des paramètres mis en jeu permet d'obtenir des résultats variant à l'infini, ce qui confère à la pièce, entièrement réalisée manuellement, la qualité d'objet unique.
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La céramique japonaise Raku
Le terme raku désigne le bol en céramique traditionnel (chawan) utilisé lors de la cérémonie du thé (chanoyu) au Japon, il est reconnaissable grâce à sa forme particulière et à son aspect glacé. Le terme est abrégé de raku-yaki, qui signifie « cuisson confortable » et demeure avant toute chose porteur d’une technique particulière qui s’inscrit dans l’histoire des arts du feu et de la céramique japonaise.
La féodalité (époque Sengoku, fin du 16esiècle) a vu naître cette technique dédiée en premier lieu à la fabrication des bols pour le thé. La rencontre entre le potier japonais Chōjirō et le maître de thé Sen no Rikyū est à l’origine de la création des premiers bols à thé raku. La technique s’est ensuite transmise au sein de la Famille Raku de génération en génération pendant près de 450 ans.
Processus technique en plusieurs temps, l’élément central du raku-yaki est la cuisson au four. De cette dernière et des différentes étapes du processus dépend l’aspect final du bol.
Raku de Dōnyū III (1599-1656)(© Metropolitan Museum of Art
Le céramiste procède au modelage du bol avec les mains, comme le veut la tradition, et non avec le tour de potier. Ensuite, l’étape de l’émaillage du matériau donne au bol sa couleur. Puis, la cuisson du raku débute dans un four, autrefois creusé dans la terre, aujourd’hui un four classique à haute puissance. La chaleur doit atteindre les 1000 degrés Celsius. Le bol va subir un choc thermique lors de l’ouverture du four, provoquant ainsi des craquelures sur le matériau. On lui applique ensuite des éléments combustibles, souvent végétaux, tels que des copeaux de bois ; cette étape est nommée l’enfumage. Lorsque la température est descendue à environ cinq-cents degrés, le bol est immergé dans de l’eau, permettant ainsi la fixation des couleurs. Le raku dès son refroidissement complet est nettoyé à l’aide d’un tissu, afin d’enlever les éventuels résidus de cendres et de suie. Les bols sont généralement signés du potier qui les a créés.
La particularité du raku-yaki réside en ce que l’aspect du bol est façonné par de successifs chocs thermiques, mais aussi par l’imprévu. Les conditions météorologiques, les subtiles variations de températures, et la nature même du combustible produisent des effets variés sur le matériau. Ce procédé technique permet d’obtenir un objet unique. Il n’y a pas, en effet, deux bols raku identiques.
L’esthétique du bol raku reflète aussi l’esprit de cette pratique de la céramique, dans sa proximité avec les éléments naturels : le bol apparaît brut, dénué d’artifices, comme imprégné de la terre, du feu, de l’eau et de l’air qui l’ont façonné.
Par ailleurs, la cérémonie du thé (chanoyu) est intrinsèquement liée au Zen, courant bouddhique séculaire dont sont notamment issus des critères esthétiques tels que la simplicité (kanso), l’irrégularité (funkinsei) et le naturel (shizen). Des critères que l’on pourra retrouver dans le concept esthétique de wabi-sabi, qui prône le retour à la simplicité et à la nature.
Tous ces éléments sont perceptibles dans le raku et font sa spécificité, tant esthétique que technique : effets de matières, glaçures, craquelages, rugosités, asymétries et irrégularités, expriment la singularité de cet objet, synthèse harmonieuse de la technique et de l’art.
Raku de Ryōnyū IX (1756-1838) (© Los Angeles County Museum)
Source internet :
https://www.japoninfos.com/la-ceramique-japonaise-raku.html